Engagement et participation citoyenne de la femme dans le processus du développement de la RDC.
DATE DE LA PUBLICATION : 2022-06-25
Onzième séance de l'université citoyenne en RDC.
Intervenante : Mme Grâce MALAIKA MAROY, coordonnatrice de l’organisation
MWANAMKE KESHO Bukavu. Pour cette session il était question pour l’activiste
des droits des femmes et de la promotion de l’environnement durable de poser
une analyse critique des obstacles qui freinent l’engagement et la
participation citoyenne de la femme d’une manière efficace en RDC.
Pour elle après les grands combats d’autres
féministes, Simone de Beauvoir, Abena Busia, Leymah Gbowee, Amina Mama, Aisha
Ibrahim Fofana, etc. l’heure est à l’émergence des femmes qui vont remettre à
l’heure le combat pour la liberté et la participation effective de la femme.
Elle s’indigne dans son allocution du fait que jusqu’aujourd’hui l’homme a la pleine
liberté d’user de ses droits pour faire le choix de la partenaire avec qui
être, décider sur son état et son statut sexuel ; ce qui n’est pas le cas pour
la femme dans la majeure partie des situations. On constate les violations à
tous les niveaux sur l’autonomie corporelle des femmes (non-respect des droits
sexuels et reproductifs et violence sexuelle), l’autonomie politique des femmes
(fermeture de l’espace d’organisation et de mobilisation, conflits et
insécurité) et l’autonomie économique (la corruption qui prive les femmes de la
sécurité économique et sociale dont elles ont tant besoin. Elle constate avec
désolation que cette injustice sociale a eu des racines dans le sol de la
société congolaise et à l’approbation consciente et/ou inconsciente de la
société malheureusement.
Face à cela estime-t-elle, il y a une nécessité à
savoir :
·
Eduquer la jeune
femme sur ses droits en tant qu’être humain en amont et en tant que femme en
aval. Pour qu’elle soit à son tour à même de transmettre cet héritage de la
connaissance de ses libertés à se enfants, c’est-à-dire à la génération future
;
·
La culture du refus pour les femmes de toutes les injustices dont
elles sont victimes. Pour l’intervenante, c’est le silence et la banalisation
du mal qui tue. Les femmes doivent se révolter positivement en usant de leur
force d’expression pour exprimer leurs idées, leurs ressentis, leur indignation
par rapport aux traitements qu’elles reçoivent dans la société. C’est seulement
ainsi que les communautés prendront conscience que la femme est un être aussi
au même seuil comme tous les autres et qu’elle mérite d’être entendu et jouir
de ses droits attribuables à tous les êtres humains.
·
Travailler à autonomiser la femme, en lui donnant
des moyens matériels et immatériel d’appui à ce processus de son autonomisation
pour qu’elle ait enfin le pouvoir économique qui lui manque tant et qui fait
qu’elle se sent injustement appelé à se soumettre à des ordres injustes à
contre volonté.
La rencontre s’est achevée par des partages
d’expériences intéressantes des jeunes femmes présentes dans la salle. Pour
Jonathan, activiste au média en ligne « Débout RDC » participant à la session,
ces genres d’assises devraient s’étendre sur le pays pour se rassurer qu’elles
touchent un plus grand nombre de femmes afin de créer une masse critique des
femmes engagées à la promotion de leurs droits, tout en ralliant les hommes.